Né à Glasgow en 1964, benjamin d’une fratrie de quatre enfants, j’étais l’enfant de Lewis McKinley et Maggie McKinley, née Laing, un couple de libraires qui avaient plutôt un certain succès, notamment dans les livres ancien. Affectueux, tous les deux, ils ne ménagèrent jamais leur peine pour que nous soyons heureux, mes trois sœurs et moi, et si mon père avait des espoirs tout particuliers me concernant, notamment parce que j’étais son héritier mâle, il n’en fit jamais cas outre mesure que sur le ton de la plaisanterie. Nous n’eûmes pas une enfance riche, mais nous eûmes une enfance chaleureuse et agréable. Au fond, l’argent n’avait jamais fait le bonheur.
Depuis mon plus jeune âge, mon père me racontait, le soir, des histoires, non qu’il inventât mais, plus des histoires du passés, de grandes figures et leurs exploits – quand je fus assez grand pour les trouver aussi intéressants que les mythes et légendes. Il avait un véritable don pour raconter els histoires, mon père. Et il avait une véritable passion pour l’histoire. Sans être d’une religion paganiste, mon père aimait beaucoup me raconter les histoires des temps jadis, quand ces terres étaient encore appelées Albion ou Britanike, des temps bien avant notre ère, dans une antiquité reculée… c’était d’une véritable sommité de connaissances et il tenait souvent des colloques et des correspondances avec des professeurs d’histoire ou d’autres éminentes personnes des cercles universitaire.
Ce fut lui qui me donna le gout du savoir, un savoir des lettres et de l’histoire que je poussais jusqu’à pouvoir aller en université où je commençais par obtenir un doctorat en langues saxonnes, et spécialisé dans le gaélique et le scots, à l’université d’Edimbourg. Mais cela ne me suffisait pas. J’étais allé jusqu’au bout, mais les dernières années m’avaient fait me rendre compte que je n’avais pas de véritable passion pour ce domaine, même si j’appréciais beaucoup. Et puis de toute façon, puisque j’avais commencé, je voulus finir, et avec les honneurs. Même si mon père ne m’avait jamais mis la pression, dans les études comme dans le sport, je ne voulais pas lâcher le morceau. J’aimais cette impression d’être le premier, d’être le meilleur. Et j’aime toujours ça, d’ailleurs.
Enfin bref, ce manque de passion pour les lettres, ce fut la raison du fait que je me penche sur l’histoire. Et plusieurs années plus tard, je sortais avec un second doctorat et j’entrais dans la vie active, comme assistant d’un des professeurs d’histoire antique, étant moi-même spécialisé dans la grande bretagne sous semi-domination romaine…
J’ai fini par obtenir un poste de professeur titulaire, toujours au même endroit, et je commençais à écrire plusieurs livres d’histoire, des manuels scolaires principalement, de vulgarisation. Une manière pour moi de faire comme mon père faisait quand j’étais jeune. Parlant de lui, je me souviens de la fois où je lui ai rapporté mon premier livre. La fierté dans ses yeux alors qu’il en lisait des passages à haute voix. Je garde de ces moments où il narrait mon livre, la voix tremblante de fierté, comme une sorte d’accomplissement, de haut fait d’armes, de l’héroïsme.
Alors j’ai continué et j’ai fait différents ouvrages.
Aux sortir de l’université, c’est à cette période que j’ai rencontré mon épouse. Gwyneth, une jeune femme assez volubile et ^particulièrement affectueux. Ce fut une superbe rencontre et je finissais par me marier, deux ans plus tard. Un an après notre mariage, j’eus le premier de mes deux enfants. Matthew vint en premier, puis sa sœur, Linda… un joli petit cocon familial que j’adorais mais que je ne pouvais pas m’empêcher de délaisser pourtant, passionné par l’histoire, je m’y absorbais plus que je ne m’intéressais à eux… et tout finissant par se payer, elle finirait par me quitter des années plus tard, emmenant les enfants et une bonne partie de mon salaire comme pension alimentaire.
J’étais en conférence à Lyon lorsqu’elle me l’apprit, dans notre chambre d’hôtel, avant d’aller dans la chambre voisine, tout simplement. J’étais invité à un colloque et une série de conférences à l’université Lyon III à l’invitation du professeur titulaire local, avec qui je correspondais avec beaucoup de passion, sur notre passion commune, ou du moins un détail faisant débat, le retrait du mur d’Antonin jusqu’à mur d’Hadrien…

Ce fut cette personne qui me fit rencontrer d’autres amis à elle et qu’elle me fit connaitre l’Erevna. Et suite aux divorces, je vins m’établir à Lyon, pour cette nouvelle tache passionnante. Mon premier travail était de réussir à resituer en grande bretagne les influences historiques des monstres que j’avais découvert avec l’Erevna.
Petit à petit je commençais à prendre de l’importance au sein de l’Erevna, au point de, il y a cinq ans obtenir le poste de chair quand le doyen actuel fut nommé. En somme il libérait sa place et je la prenais, travaillant d’autant plus dur pour continuer. Je comptais bine finir par être le meilleur. Je comptais bien devenir doyen, un jour.
Il y a deux ans, il y eut un joli petit micmac… en effet, je commençais à me dire que je n’avais pas le temps de m’occuper du ménage notamment et je voulais prendre une femme de ménage, et je me trompais, me retrouvant avec une nouvelle colocataire pour vivre avec moi, chez moi, en cohabitation plutôt réussie. Avec le recul je peux vous le dire, au bout de deux ans, elle n’est toujours pas. C’est une jeune femme assez spéciale, mais elle est agréable à vivre et elle paye toujours son loyer dans les temps. Non, franchement rien à dire. Une jeune femme sérieuse et intelligente qui aime apprendre toujours plus. Pile comme je les apprécie… enfin bon, là, j’avoue, j’ai merdé fort joliment… j’ai eu le malheur, pris dans la rédaction d’un nouveau bouquin, de laisser trainer un document sensible qu’elle vit, lut, et sur laquelle elle en vint à m’interroger. Et en y repensant, j’aurai peut-être dû ne rien dire pour la protéger, mais elle me semblait relativement utile pour l’Erevna. Alors je l’initiais et je la cooptais pour cela. De toute façon, elle n’aurait ^pas arrêté avant d’avoir eu des réponses, quitte à faire une bêtise. Alors je l’ai un peu canalisée, n’est-ce pas ?

Bref, pour en venir à des évènements plus plaisants, si l’on peut dire, le doyen de l’Erevna a eu un accident de voiture récemment. Il y a deux mois. Même si tout semble n’être qu’un accident mortel, ça restait quand même un peu louche. Nous avons été dans le flou pendant pas mal de temps et hier après midi se tenait une réunion des différentes chairs pour nommer un nouveau doyen. Et je fus élu à l’unanimité moins un – ne pouvant voter pour moi, ce qui était logique. Et, quand je pus rentrer hier soir, un peu tard, j’annonçais la bonne nouvelle à ma colocataire. Nous bûmes une coupe de champagne, tranquillement, pour fêter cela, avant que cela ne dérape vraiment et que je me réveille en pleine nuit – elle avait pu s’endormir apparemment, nu contre elle.
Je rejoignais ma chambre en me demandant comment cette cohabitation allait bien pouvoir continuer…

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ALEXANDRE ASTIER – Charles McKinley

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